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Lecture : Petit manuel de résistance contemporaine

Morceaux choisis : Petit manuel de résistance contemporaine

Réalisateur du documentaire à succès Demain et instigateur de la Convention citoyenne pour le climat, Cyril Dion a publié son Petit manuel de résistance contemporaine au printemps 2018. C’est pendant l’été suivant que je me suis plongée dedans : une lecture qui m’a profondément marquée. Elle est en effet à l’origine de mon choix de me spécialiser dans l’accompagnement à l’entrepreneuriat féminin. Mais aussi de celui de tenter l’aventure du mandat local !

« Selon moi, il ne s’agit pas de prendre les armes, mais de transformer notre façon de voir le monde. De tous temps, ce sont les histoires, les récits qui ont porté le plus puissamment les mutations philosophiques, éthiques, politiques… Ce sont donc par les récits que nous pouvons engager une véritable « révolution ». » (p.14)

« Mais si vous avez eu le courage de lire ce premier chapitre, vous avez certainement compris que la situation est grave, sans doute plus grave que vous ne le pensiez. La question suivante que nous pourrions nous poser est : avons-nous encore du temps devant nous pour résoudre tous ces problèmes ? Au regard des dernières contributions sur le sujet, il est raisonnable d’en douter » (p.28)

« Pour moi, ce débat opposant action individuelle et collective est biaisé. Il est posé comme s’il fallait choisir entre les deux, alors qu’il paraît évident qu’il ne faut pas agir seul ou à plusieurs, dans notre quotidien ou politiquement, mais qu’il est nécessaire de faire l’un ET l’autre. » (p.38)

« Pour engager des transformations politiques d’envergure, les citoyens ont besoin de responsables politiques courageux, qui ont eux-mêmes besoin de citoyens par millions pour les soutenir. » (p.41)

« Pour faire tomber ou muter des systèmes, il est nécessaire de faire coopérer des millions de personnes. Et, comme nous allons le voir, la meilleure façon d’y parvenir est de construire un nouveau récit. » (p.46)

« Que pèse une campagne d’ONG face à des millions de messages contraires délivrés chaque jour par les marques, les chaînes, les « influenceurs » de toutes sortes qui inondent les réseaux sociaux ? (…) Nous avons besoin de récits qui nous rassemblent, nous permettent de coopérer et donnent du sens à notre vie en commun. » (p.54)

« Ce que j’appelle « les architectures », sont donc ces éléments structurants qui régissent nos vies sans que nous en ayons forcément conscience, contribuant à orienter nos décisions, nos actions, monopolisant notre temps et notre énergie. Les lois, la nécessité de gagner de l’argent et les algorithmes informatiques portés par les écrans en constituent trois particulièrement puissantes. » (p.77)

« Nous avons besoin de rêver, d’imaginer quelles maisons nous pourrions habiter, dans quelles villes nous pourrions évoluer, quels moyens nous utiliserions pour nous déplacer, comment nous produirions notre nourriture, de quelle façon nous pourrions vivre ensemble, décider ensemble, partager notre planète avec tous les êtres vivants. Petit à petit, ces récits d’un genre nouveau pourraient mâtiner nos représentations, contaminer positivement les esprits, et, s’ils sont largement partagés, se traduire structurellement dans des entreprises, des lois, des paysages… » (p.82)

« Résister en ce début de XXIème siècle commence donc, selon moi, par refuser la colonisation des esprits, la standardisation de l’imaginaire. » (p.83)

« Imaginez, si l’ensemble de l’énergie productive et créative des personnes qui travaillent chaque jour sur la planète n’était pas concentrée à faire tourner la machine économique, mais à pratiquer des activités qui leur donnent une irrépressible envie de sauter du lit chaque matin, et que cette énergie soit mise au service de projets à forte utilité écologique et sociale… Il y a fort à parier que le monde changerait rapidement. » (p.95)

« En transformant notre fiction individuelle, nous proposons à ceux qui nous entourent le ferment d’un récit collectif. Et lorsque ce récit sera suffisamment partagé, il sera temps d’unir nos forces, par millions, pour modifier les architectures qui régissent nos vies. D’engager la bascule. Quand ? Je n’en ai pas la moindre idée. Comment exactement ? Je n’en sais rien non plus. Est-ce que l’effondrement écologique n’aura pas déjà eu lieu ? C’est possible. Mais quel autre projet adopter ? Chaque jour est une petite bataille à mener. Une opportunité de créer une autre réalité. Et cela commence aujourd’hui. » (p.140)


Lecture : Mes bien chères sœurs

Morceaux choisis : Mes bien chères sœurs

L’autrice Chloé Delaume analyse l’après-Me Too et la quatrième vague du féminisme. Elle nous offre avec Mes bien chères sœurs un court manifeste incisif, et surtout une ode à la sororité.

« Le patriarcat bande mou. Quelque chose est pourri au royaume de la flaque, les indices et les symptômes croissent et se multiplient. A se regarder jouir de son impunité, le mâle alpha n’a pas vu surgir l’obsolescence de ses propres attributs et fonctions symboliques » (p.9)

« Abois, effondrements. Certains y voient une traque. Déplorent que désormais, au bureau, niveau ambiance, avec ces hystériques on ne peut plus faire une vanne, c’est pas la fête du slip. Certainement, c’est une traque. » (p.12)

« L’extinction de l’espèce, avec elle un système, croyances et traditions. Le post-patriarcat n’est pas une utopie, et à l’ère numérique les espaces se multiplient comme le temps s’accélère. Les faits s’accompliront, mois à mois, décennies. L’autorité, déjà, comme la honte, change de camp. » (p.21)

« La quatrième vague féministe est violette, c’est une colère de suffragettes. Majorité visible jusqu’ici silencieuse ; le sexisme ordinaire : une lutte de chaque instant. Elle utilise les technologies numériques et les réseaux sociaux comme outils et comme armes ». (p.66)

« La parole libérée circule. Visibles et solidaires, des milliers de lèvres s’entrouvrent, un roulis de gerçures, le silence amputé, la gangrène se dévoile et partout se répand l’évidence d’en finir avec les traditions du Monde selon Priape ». (p.69)

« Quel que soit le parcours des amies inconnues : c’est la sororité leur lien, l’état premier de leurs rapports. Le retour au gynécée ». (p.71)

« La révolution numérique a apporté aux femmes des outils et réflexes qui les rendent solidaires, conscientes qu’elles forment un nous. (…) Être perçue comme femme et être traitée comme telle : c’est cela que nous partageons. Et ce nous n’est pas seul ». (p.73)

« La sororité est le mot-clé, la fin des rapports verticaux, se penser sœurs modifie tout. (…) Par la sororité, rien ne sera épargné car les femmes vivent partout, résolues et nombreuses, dangereuses puisque unies. » (p.77)

« Sororité : communauté de femmes ayant une relation, des liens, qualité, état de sœur. L’important c’est de comprendre qu’en oubliant que ce mot existe, les femmes ont perdu le concept avec, de même pour les hommes qui les regardaient. Sororité ça voulait dire : les femmes deviennent une caste, une classe. Plus dangereux que le communisme à l’échelle internationale, un incendie dans chaque foyer. » (p.85)

« Le terme sororité implique l’horizontal, ce n’est pas un décalque du patriarcat. L’état de sœur neutralise l’idée de domination, de hiérarchie, de pyramide. La qualité de sœurs, expériences, âges multiples, le cercle est de paroles qui s’écoutent en égales. Différentes mais égales ». (p.92-93)

« Nous vivons dans une société pensée par et pour les hommes. Rapportées à la population, les femmes en représentent pourtant un peu plus de la moitié. Une moitié plus précaire, soit. Mais aujourd’hui non asservie, suffisamment indépendante, autonome, plus que nos aînées. La première vague a fait les lois, la deuxième a libéré nos ventres, la troisième a tué grand-papa, la quatrième s’attaque aux mœurs, aux us et coutumes ». (p.109)

« La sororisation, c’est l’acte de sororiser, sororiser c’est rendre sœurs. C’est créer, par la qualité des liens, une relation qui amène à l’état de communauté féministe ». (p.111)

« La sororité est une attitude. Ne jamais nuire volontairement à une femme. Ne jamais critiquer publiquement une femme, ne jamais provoquer le mépris envers une femme. La sororité est incluante, sans hiérarchie ni droit d’aînesse. Cercle protecteur, horizontal ». (p.114)


Lecture : Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce

Morceaux choisis : Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce

J’inaugure ici un nouveau format d’article : une collection des citations que j’ai surlignées au cours de mes lectures. Cet été, j’ai lu le court essai de Corinne Morel Darleux, militante écosocialiste : Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce. Elle y propose un choix radical face à l’effondrement : « refuser de parvenir et instaurer la dignité du présent pour endiguer le naufrage généralisé ».


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Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, un essai de la militante écosocialiste Corinne Morel Darleux

« Imaginez que les pauvres choisissent de le rester, les travailleurs de ne plus perdre leur vie à la gagner, les consommateurs d’arrêter d’acheter ! (…) Pour autant, le refus de parvenir ne peut être réduit au critère matériel. Il relève avant tout de la capacité à exercer une intention propre, à effectuer des choix en conscience. Or se réapproprier sa propre trajectoire, quitte à dire non et à sortir du troupeau, est sans doute une des plus grandes jubilations que la vie peut offrir » (p.42)

« On peut néanmoins faire autant de pas de côté qu’on le veut pour mieux guider sa propre vie, un coup de canif isolé ne suffira pas à ébranler les fondations du système. Le cadre reste le même qui dessine les contours, bride et malmène. Seul, on ne fait qu’effleurer la surface du système sans rien résoudre ni en profondeur ni sur le long terme, les mêmes causes produisant les mêmes effets. Plusieurs coups portés simultanément en des endroits ciblés peuvent s’avérer plus efficaces, mais des îlots séparés ne peuvent former un archipel sans concertation ni conscience collective » (p.51)

« Je suis de plus en plus persuadée que face à l’urgence des catastrophes en cours, il ne s’agit plus de froncer le nez : toutes les initiatives sont à encourager. Peut-être doivent-elles désormais être évaluées non plus uniquement à l’aune de leur efficacité future, mais aussi à celle de leur sincérité et de la dignité qu’elles apportent au présent. La société en est arrivée à un tel état de dévissage culturel, le conformisme et l’injonction normative sont devenus de tels fléaux que toute déviation, tout pas de côté, toute élégance gratuite en vient à acquérir une portée subversive » (p.59)

« Or cette éthique-là (de l’effondrement, NDLR) aura du mal aura du mal à se décréter de l’extérieur si un minimum de reconnexion à soi et d’introspection n’ont pas été menées. Je comprends et partages de nombreux doutes sur cette question de la spiritualité, mais il faut prendre garde à ne pas trop vite la balayer. La réaction aux « petits gestes individuels » pour le climat est souvent comparable : souvent vilipendés pour leur manque de fond anticapitaliste, ils gardent pourtant leur utilité comme premiers pas vers un parcours de « radicalisation politique » : en réalité personne ne passe directement de la prise de conscience de l’urgence climatique au sabotage de chantiers. Or il est primordial dans la période actuelle d’ouvrir des espaces de transformation, pensés comme des sas vers l’organisation et la structuration politique. Ainsi le combo « refus de parvenir, cesser de nuire, dignité du présent » peut constituer un élément de réconciliation entre des univers qui n’en finissent plus de s’opposer : apôtres du changement individuel et partisans de l’action collective, marxistes et anarcho-libertaires, communistes et écologistes, apolitiques indécrottables et moines soldats du militantisme… » (p.72)


Lecture : passer au slow working

Se mettre au « Slow working » avec Diane Ballonad Rolland

Cet été, j’ai lu le guide pratique Slow working, écrit par Diane Ballonad Rolland, coach spécialisée en gestion du temps et équilibre de vie pro/perso. 10 séances d’auto-coaching pour apprendre à travailler moins mais mieux !

Savoir concilier sérénité et efficacité au travail, remettre à plat sa relation au travail, apprendre à doser ses efforts. Mais aussi parvenir à s’octroyer des pauses et ne plus s’épuiser à la tâche… Voilà ce que nous promet Diane Ballonad Rolland dans son tout dernier livre, Slow working : 10 séances d’autocoaching pour travailler moins mais mieux (éditions Vuibert, collection My Happy Job).

Quel meilleur endroit et moment que des vacances au bord de la mer pour s’intéresser à son rythme de travail ? Objectif : aborder la rentrée avec sérénité !

Slow working : à lire pour aborder la rentrée avec sérénité

Tout commence par un test, pour savoir quel type de travailleur l’on est.

Pour ma part, mes réponses m’ont placée entre « sous l’emprise du stress » et « slow worker qui s’ignore ». Ce qui, en somme, est assez conforme à la réalité. Depuis plusieurs années déjà, je tente de mettre en place des outils et des habitudes pour « ralentir » au travail. Mais j’ai encore tendance à me laisser rattraper par l’ampleur de mes projets et les deadlines. J’ai du mal à dire non… y compris quand il s’agit de me retrouver en position éligible sur la liste écolo de mon arrondissement ^^ !

Alors, c’est parti pour 10 chapitres et autant de séances d’ « autocoaching » pour apprendre à ralentir. En effet, ce livre n’est pas seulement à lire, il propose des exercices et des guides d’introspection pour aider à mieux passer à l’action.

Premier chapitre: qu’est-ce que le slow working ? Il s’agit ici de comprendre les principes qui le régissent, mais aussi de déconstruire nos croyances, nos peurs, nos conditionnements au sujet de l’efficacité, la productivité et le travail en général.

Plus de réflexion, moins de multitasking pour être efficace

Le 2ème chapitre nous invite, lui, à travailler avec intelligence plutôt qu’avec excès. Par exemple en réduisant drastiquement le nombre de tâches sur sa todolist quotidienne. Et en prenant le temps de dresser chaque matin sa feuille de route pour la journée. Attention surtout de ne pas planifier plus de 70% voire 50% de son temps, afin de laisser de l’espace aux imprévus.

J’aime beaucoup cette idée de prendre le temps chaque matin de faire son « plan de route » de la journée… Pour autant, je n’arrive pas encore à le faire régulièrement. J’ai donc décidé de me créer une alerte sur mon téléphone pour me rappeler de le faire !

Au chapitre suivant, Diane nous incite à réhabiliter les temps de réflexion dans nos journées de travail. Loin d’être une perte de temps, ces rendez-vous avec soi-même permettent d’éviter les erreurs dues à la précipitation et de faire baisser son stress.

Le chapitre 4 nous alerte : stop au multitasking ! Il nous empêche de nous concentrer et d’être efficace. Parmi les bonnes pratiques : mettre son téléphone sur pause ou encore employer une stratégie de temps limité (comme la méthode Pomodoro).

Pour ma part, pour me concentrer, j’utilise l’application Forest. Elle permet de faire pousser des arbres virtuels en ne touchant pas à son téléphone 🙂

Et pour aller encore plus loin, Diane nous invite à cultiver la pleine conscience (c’est l’objet du chapitre 5). Formulons chaque matin des intentions claires pour notre journée. Pratiquons la cohérence cardiaque pendant nos pauses. Ou encore apprenons à apprécier nos tâches et pas seulement leurs résultats !

Slow working : savoir prendre des pauses régulières
L’heure de la pause. Photo by Sven Brandsma on Unsplash

Le chapitre 6 nous invite ensuite à trouver le bon équilibre entre nos phases de repos et de travail en respectant nos rythmes biologiques. Et le 7ème à remettre du plaisir et du sens dans notre quotidien professionnel. Notamment en s’assurant d’être claire sur nos valeurs et motivations profondes au travail.

Le slow working quand on est entrepreneuse

Si vous êtes entrepreneuse, en activité ou en devenir, les chapitres 8 et 9 vous intéresseront tout particulièrement.

Le chapitre 8 aborde en effet les formes de travail flexibles. Par exemple le télétravail, le coworking et le freelancing. Ils ont bien sûr des avantages réels en terme d’organisation et de gestion du temps. Mais attention aux risques qu’ils impliquent: absence de repères fermes, travail qui empiète sur la vie perso ou inversement… Le télétravailleur, salarié ou freelance, doit être son propre responsable prévention !

Parmi les pistes proposées par Diane, assumer et respecter soi-même son travail pour qu’il soit respecté par les autres. C’est essentiel ! Je rencontre trop d’entrepreneuses qui ont du mal à considérer leur activité comme un « vrai » travail. Notamment au début, quand elle ne génère pas encore de revenus importants.

Autres conseils : délimiter son territoire, fixer des horaires et les respecter. Mais aussi être claire sur la gestion des tâches domestiques (qui fait quoi et quand). Ou encore se ressourcer auprès d’autres professionnels (via le réseautage, la sous-traitance, l’accompagnement ou encore le co-développement professionnel etc.).

A l’opposé de la startuppeuse, la slow entrepreneuse

Le chapitre 9 s’intitule, lui, Entreprendre slow. Entreprendre slow, c’est promouvoir un modèle d’entreprise à l’opposé de celui de la start-up (qui s’appuie sur une croissance rapide). Le slow entrepreneur ménage sa monture pour aller loin, sans se négliger ni négliger son entourage.

Il s’agit d’en finir avec le mythe de l’entrepreneur super-héros, qui vit à 100 à l’heure et sacrifie tout à son business. C’est, au contraire, faire le choix de se développer de manière durable et patiente. En mettant son bien-être au service de son entreprise (et inversement tant qu’à faire !).

Slow
Photo by Georgia de Lotz on Unsplash

Cela suppose de définir ses limites, de mettre la gestion de son énergie au coeur du pilotage de son entreprise, mais aussi d’apprivoiser ses peurs face à la pression du toujours plus de clients, toujours plus de CA.

Pour ma part, voici un an, j’ai décidé de consacrer tous mes lundis matins à mes séances de kundalini yoga avec Laura. J’en mesure aujourd’hui tous les bénéfices en terme d’énergie et de réduction du stress. Et c’est d’ailleurs parce que mon emploi du temps va se remplir avec mes nouvelles missions d’élue que j’ai décidé de garder cette bonne habitude cette année !

Enfin, le dernier chapitre de cet ouvrage est consacré à la déconnexion numérique ou digital detox. Diane nous conseille d’opter pour la sobriété numérique. Ou encore de nous reconnecter à la nature et à notre corps, par exemple en remplaçant les réunions par du co-walking ou marches créatives.

Mon avis sur le livre Slow working

Tu l’auras compris, j’ai été à 100% convaincue par ce guide. Il synthétise en 10 chapitres concis et utiles les meilleures pistes pour apprendre à travailler un peu moins et plus lentement. Mais surtout plus en profondeur et de manière plus épanouissante.

Je sais, par ma propre expérience et celle des entrepreneuses que je rencontre, à quel point l’entrepreneuriat est un défi en terme de rythme de travail. Voici donc une ressource précieuse pour prendre de bonnes habitudes en la matière !


À la découverte du yoga kundalini

Laura Peterman, enseignante de kundalini yoga

J’ai déjà eu l’occasion d’interviewer Laura Peterman, sous sa casquette de directrice artistique et créatrice d’identités de marque (je lui dois mon identité visuelle et ce joli site !). Si j’ai de nouveau invité Laura à répondre à mes questions, c’est pour qu’elle nous parle de sa deuxième activité: celle d’enseignante de kundalini yoga.

Le yoga et moi, c’est une histoire qui dure depuis 10 ans :). Aux Pays-Bas jusqu’en 2013 puis à Lyon, ou encore lors de retraites de yoga, j’ai pu expérimenter différents types de yoga (vinyasa, ashtanga, sivananda…) mais aussi découvrir les bienfaits de la méditation ou encore du chant de mantras.

Grâce à ma rencontre avec Laura, je pratique depuis septembre dernier le kundalini yoga. Je consacre mes lundis matins à ces séances et cette nouvelle routine m’a fait tellement de bien sur le plan physique comme mental, que j’avais envie de vous la faire découvrir !

Avis aux Lyonnaises: Laura anime un cours hebdomadaire le lundi matin à Vaise (Lyon 9), dans les locaux de l’association Narayan. Elle propose également des ateliers ponctuels de Kundalini Yoga pour femmes, accessibles à tous niveaux. Suivez-la sur Instagram pour en savoir plus !

Bonjour Laura, peux-tu nous expliquer ce qu’est le kundalini yoga et les raisons pour lesquelles tu as commencé à le pratiquer?

J’ai découvert le Kundalini Yoga (KY) en 2013, un peu par hasard. Je traversais une période difficile, fraîchement séparée, donc maman solo avec un petit garçon de 3 ans à peine. Je cherchais quelque chose, je ne savais pas quoi. J’avais besoin de redonner du sens à ma vie, de comprendre ce que je faisais là, et comment avancer. C’est là que j’ai eu mon premier cours de KY.

Ça a été la révélation. J’avais déjà testé pas mal de choses, mais j’ai su, sur le tapis, pendant cette heure de cours, que j’avais trouvé ma pratique. J’ai accroché tout de suite. Le Kundalini Yoga est un Yoga particulier, vraiment profond et spirituel. Il ne s’agit pas de faire de parfaites postures Instagrammables. C’est au contraire une expérience très intérieure à soi, avec soi, et en même temps très intense, qui nous pousse à dépasser nos limites, à changer nos comportements inconscients et nos habitudes néfastes. On l’appelle aussi le yoga de la conscience. Il est très complet. Et c’est ce que je cherchais. Ça a été (et c’est toujours !) ma thérapie. Au bout d’un mois, je pratiquais tous les matins chez moi, et 6 mois plus tard j’entamais la formation pour être enseignante.

Depuis septembre 2019, tu as décidé de l’enseigner. Peux-tu nous raconter ton cheminement, nous parler de tes cours et de ce que cela t’apporte dans ta vie personnelle et professionnelle ?

En fait, je suis enseignante depuis 2015, mais je donnais très peu de cours. Je faisais surtout des remplacements ou des cours chez moi de temps en temps avec quelques personnes. Le yoga est avant tout un mode de vie pour moi, et j’ai fait la formation au départ uniquement dans un but de développement personnel. Cela me faisait tellement de bien que je voulais tout savoir sur ce yoga, le pratiquer, le vivre, plonger dedans.

Mais assez naturellement vient un moment où l’on se dit qu’on ne peut pas garder ces outils pour soi. Cela a tellement changé ma vie que j’ai voulu partager ces enseignements avec d’autres. L’occasion s’est présentée à moi en septembre quand on m’a proposé un cours fixe hebdomadaire, dans l’école où j’ai été formée. C’était une évidence.

Ensuite j’ai ouvert des ateliers pour les femmes, car le Kundalini Yoga contient une quantité phénoménale d’enseignements spécifiques pour les femmes, plus que jamais utiles ! Quand j’ai démarré, c’est surtout cela qui m’a attirée. Cela a changé ma vision de ce que signifie être une femme. Cela m’a réconciliée avec moi même. Clairement, dans ma vie, il y a eu un avant et un après Kundalini Yoga !

Le Kundalini Yoga m’a appris à être en paix avec toutes les facettes de moi-même, à les reconnaître, à les comprendre, et à les accepter. Et quelque part, cela influence ma façon de travailler. Quand je crée une identité pour une marque, cet alignement avec son essence me semble primordial : être en accord avec qui l’on est profondément, l’assumer pleinement et l’exposer au monde.

Comment tes deux activités ont-elles été impactées par l’épidémie de coronavirus et le confinement total qui a été décidé ? Comment t’es-tu adaptée à cette nouvelle donne ?

Honnêtement, dans ma vie quotidienne, je n’ai pas vraiment vécu de changement, car je suis déjà toute la journée à la maison à travailler derrière mon écran. Et je suis plutôt introvertie et casanière de nature, donc je dirais que je n’ai pas été très impactée. Côté travail, j’ai en fait été très sollicitée car beaucoup de personnes avaient tout à coup du temps pour s’occuper de leurs projets, et les conditions de confinement ont aussi poussé beaucoup d’activités à se tourner vers le web : cours et formations en ligne, produits virtuels… donc plutôt bien occupée personnellement pendant ces deux mois de confinement !

Quant à mes cours de yoga, il a fallu s’adapter. L’association dont je fais partie a choisi de maintenir les cours hebdomadaires avec les élèves en visio, car les outils du Kundalini Yoga sont plus que jamais utiles et nécessaires, en particulier dans des situations de stress intense et d’incertitude comme celle que nous avons traversée.


Connaissiez-vous le kundalini yoga ? L’avez-vous déjà expérimenté ? Quelles pratiques physiques et/ou spirituelles utilisez-vous pour prendre soin de vous?


Faire une retraite de yoga

Inspiration – Faire une retraite de yoga

3 jours de yoga et jeûne en juin, puis 4 jours au sein d’un ashram de yoga: cet été, j’ai testé deux sortes de retraite de yoga. Je partage avec vous ces expériences.

Après avoir pratiqué le yoga de manière très régulière et avec beaucoup de plaisir quand j’habitais aux Pays-Bas (de 2009 à 2013), je l’avais malheureusement délaissé depuis mon arrivée à Lyon. Par manque de temps et faute de trouver un studio vraiment adapté à mes besoins, c’est à dire pas trop loin de mon domicile, avec de nombreux cours pour s’adapter à mon emploi du temps changeant, dont la philosophie me plaise et dont l’abonnement ne coûte pas un bras…

Après avoir renoué avec le plaisir du tapis au studio Inspire Yoga d’Avignon, en avril dernier, j’ai décidé de procéder autrement: m’offrir de temps en temps un cours ou stage de yoga pour progresser et me motiver, et pratiquer seule chez moi le reste du temps.

Yoga + jeûne, la combinaison gagnante

Comme j’avais également envie depuis longtemps d’expérimenter le jeûne, je n’ai pas hésité longtemps à m’inscrire à cette retraite de 3 jours dans la Drôme, consacrée au yoga et au jeûne.

Nous étions une douzaine de participants, de tous âges, à tenter l’expérience. Après une semaine de descente alimentaire (il s’agit, dans les jours qui précèdent le jeûne, de retirer progressivement des aliments et d’arrêter le tabac) nous avons pris notre dernier repas, uniquement composé de légumes cuits, le vendredi midi.

Le gîte de Charousse, dans le Vercord drômois

Nos 3 jours de diète, dans le cadre sauvage du sud du Vercors, ont été rythmés de séances de méditation et de yoga (2 par jour), de randonnées pas trop longues ni difficiles (en théorie… car en pratique, le ventre vide, les montées sont vite épuisantes!), de temps de repos et de conférences sur le jeûne et la naturopathie.

Pour la plupart d’entre nous, cette expérience a été ressentie de manière très positive. En ce qui me concerne, j’ai été surprise par les rares sensations de faim, malgré les nombreuses discussions portant sur la nourriture ^^ (et quand elles surviennent, elles disparaissent vite). Après un vrai passage « à vide » le dimanche matin (faiblesse, vertiges…), j’ai vite retrouvé mon énergie. Et le lundi midi, lors de la reprise de l’alimentation, j’avais surtout envie de prolonger le jeûne! La prochaine fois, je tenterai 5 voire 7 jours 🙂

En attendant la rupture du jeûne…

La semaine qui suit, la reprise de l’alimentation se fait également de manière progressive. Et pour ma part, j’ai profité de cette pause digestive pour intégrer de nouvelles habitudes alimentaires: j’ai ainsi supprimé le café et fortement réduit les produits laitiers (difficile de me passer de fromage, mon péché mignon, mais je ne consomme plus de yaourts). Ce qui m’a également de fortement réduire le sucre.

Se ressourcer en pratiquant le yoga et la méditation dans un ashram

Après cette première expérience réussie, (et en attendant de retourner dans la Drôme en septembre pour un WE yoga detox), j’ai décidé de prendre encore un peu de temps pour ma pratique en testant fin juillet un séjour de vacances yoga à l’ashram Sivananda, près d’Orléans. Il m’avait été recommandé par une amie qui s’y rend régulièrement pendant ses vacances.

Après m’être informée sur le rythme quotidien de vie à l’ashram (notamment le lever à 5h30 pour la méditation de 6h…), je me suis dit que réserver pour 3 nuits seulement était un bon début !

Finalement, dès mon arrivée, quand j’ai découvert la beauté et le calme du lieu, le confort du petit chalet que je partageais avec 2 autres vacancières, la qualité des installations et des cours de yoga ou encore la saveur des repas végétariens, j’ai regretté de ne pas rester plus longtemps!

Malgré les levers aux aurores, les 2 cours de yoga d’1h30 par jour, les genoux qui, manquant d’entraînement, ont un peu souffert de la position de méditation, les créneaux de karma yoga (participation volontaire à la vie de la communauté: aide à la préparation des repas, au jardinage ou à la vaisselle…), j’ai trouvé ce séjour extrêmement reposant et ressourçant. Et j’en suis repartie avec la ferme intention de revenir l’été prochain (ou même avant!)

Et vous, avez-vous déjà participé à une retraite de yoga? En avez-vous envie?


Lecture : Sorcières, de Mona Chollet

Lecture: Sorcières, la puissance invaincue des femmes, de Mona Chollet

L’essai de la journaliste Mona Chollet explore l’histoire des chasses aux sorcières et montre à quel point cette « guerre contre les femmes », tout particulièrement les femmes indépendantes et savantes, les femmes sans enfant et les femmes âgées, a contribué à façonner le monde tel qu’on le connaît aujourd’hui: patriarcal et destructeur de la planète.


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Les sorcières sont furieusement tendance ces derniers temps, cela ne vous a sans doute pas échappé. Elles parcourent les manifestations féministes, formant parfois un « witch bloc », se réunissent lors de cercles de femmes et de retraites spirituelles pour partir à la reconquête du « féminin sacré », pratiquent la divination, se mettent à l’écoute de leur intuition, se reconnectent à leur cycle et à celui de la lune, ont leurs comptes instagram, leurs boutiques et leurs newsletters dédiés pour apprendre de nouveaux rituels…

Pourquoi le livre Sorcières de Mona Chollet cartonne...
Photo by Halanna Halila on Unsplash

Observant au départ ce phénomène d’un oeil distant, voire un peu sceptique, je me suis finalement laissée séduire par le mouvement. Pas jusqu’à apprendre à tirer les cartes ou investir dans des cristaux ou des bâton de purification à la sauge (cela viendra peut-être qui sait?), mais à admirer la sororité qui se manifeste parmi les femmes qui partent à la (re)découverte de leur part naturelle voire surnaturelle.

C’est donc dès sa sortie, à l’automne dernier, que j’ai eu envie de lire l’essai de Mona Chollet « Sorcières, la puissance invaincue des femmes« . Ayant la mauvaise habitude de lire plusieurs ouvrages en même temps et de passer beaucoup trop de temps sur les écrans, je ne l’ai terminé que récemment. Mais pour moi ce livre est clairement un must-have dans la bibliothèque des femmes qui s’intéressent à la fois aux combats féministes et écologistes.

Sorcières, la puissance invaincue des femmes, de Mona Chollet

Les chasses aux sorcières, une guerre contre toutes les femmes

En effet, Mona Chollet décortique un épisode finalement assez mal connu (par moi en tout cas!) de l’Histoire: les chasses aux sorcières, qui ont fait entre 50 000 et 100 000 victimes en Europe. Contrairement aux idées reçues, elles se sont déroulées non au Moyen-Âge mais à la Renaissance (du XVème au XVIIème siècle). Et n’ont pas été perpétrées par quelques obscurantistes mais bien par les élites cultivées et éclairées de l’époque: la sorcière, rappelle l’autrice, est une « victime des Modernes et non des Anciens ».

Si des hommes ont fait partie des victimes, les femmes en représentent la majorité (85%) et la journaliste dépeint les chasses aux sorcières comme une « guerre contre les femmes« , qui a « contribué à façonner le monde qui est le nôtre. Si elles n’avaient pas eu lieu, nous vivrions probablement dans des sociétés très différentes ».

L’objectif de ces meurtres de masse était de réprimer les velléités d’émancipation féminine. En s’attaquant physiquement aux femmes indépendantes, qui ne sont pas subordonnées à un homme, aux femmes de savoir (les guérisseuses, notamment, qui connaissaient les pouvoirs des plantes), aux femmes sans enfant et à celles qui aidaient leurs soeurs à ne pas concevoir ou à avorter, ou encore aux vieilles femmes, devenues « inutiles » aux hommes (ayant perdu leur pouvoir de séduction et leur capacité à enfanter). Mais aussi en maintenant, par la menace et la terreur, toutes les autres dans le « droit chemin ».

Extrait de Sorcières, de Mona Chollet
Sorcières, la puissance invaincue des femmes, de Mona Chollet (page 38)

Le fléau de l’indépendance féminine

Ce qui est passionnant dans cet essai, c’est qu’il montre que si les chasses aux sorcières sont terminées depuis longtemps, l’idéologie qui les sous-tendait est encore largement à l’oeuvre aujourd’hui, au travers des préjugés et stéréotypes affectant les femmes et du système patriarcal.

Ainsi, observe Mona Chollet, le « modèle » de l’épanouissement des femmes passe-t-il encore largement par la constitution d’un couple hétérosexuel et d’une famille, et que celles-ci restent des « intruses » dans le monde du travail (devant se contenter d’emploi à temps partiel, moins bien rémunérées que les hommes etc.).

« Rien, écrit-elle, dans la façon dont la plupart des filles sont éduquées, ne les encourage à croire en leur propre force, en leurs propres ressources, à cultiver et à valoriser l’autonomie ».

Elle explore également la représentation, souvent moqueuse (la « vieille fille à chat ») des femmes célibataires dans les médias ou la pop culture. Et souligne avec justesse que si les femmes autonomes ne sont plus brûlées sur des bûchers, un nombre non négligeable de celles qui se rebellent sont encore victimes de féminicides par conjoint ou ex-conjoint: un tous les 2,5 jours en France, souvent en représailles de leur décision de le quitter.

« Il serait temps, encourage l’autrice, que les femmes -souvent si peu sûres d’elles, de leurs capacités, de la pertinence de ce qu’elles ont à apporter de leur droit à une vie pour elles-mêmes- apprennent à se défendre face à la culpabilisation et à l’intimidation, qu’elles prennent au sérieux leurs aspirations et qu’elles les préservent avec une inflexibilité totale face aux figures d’autorité masculines qui tentent de détourner leur énergie à leur profit ».

Femmes sans enfant et femmes âgées: invisibilisées et stigmatisées

Outre la figure de la femme indépendante, Mona Chollet examine celle de la femme (volontairement) sans enfant. Qui encore aujourd’hui est une exception (4,3% des femmes déclarent ne pas vouloir de descendance) et doit faire souvent face aux critiques. Pire, le regret d’avoir enfanter est le tabou ultime. « On continue à croire dur comme fer que les femmes sont programmées pour désirer être mères », écrit-elle.

Dans le chapitre suivant, elle s’intéresse aux femmes âgées (en gros à partir de 50 ans) et à leur invisibilité dans les représentations culturelles. Citant Carrie Fischer, elle souligne: « les hommes ne vieillissent pas mieux que les femmes, ils ont seulement l’autorisation de vieillir ». Prendre de l’âge, note l’autrice, c’est « perdre son rôle de pourvoyeuse de soins pour un mari ou des enfants, c’est être une insoumise, même malgré soi », c’est réveiller la peur que suscite une femme qui vit pour elle-même.

Elle explore notamment le cas, fréquent, du mari qui quitte sa femme vieillissante pour une plus jeune et s’interroge: et si cet homme ne pouvait aimer que dans une relation inégale? Si les chasses aux sorcières ont particulièrement visé les vieilles femmes, c’est parce que celles-ci avaient acquis de l’expérience et pris une assurance intolérable, explique Mona Chollet.

Citant l’intellectuelle américaine Susan Sontag, qui avait écrit en 1972 un article sur le « double standard » du vieillissement entre les hommes et les femmes, elle rappelle: les femmes « peuvent aspirer à être sages, et pas simplement gentilles, ; à être compétentes, et pas simplement utiles ; à être fortes, et pas simplement gracieuses ; à avoir de l’ambition pour elles-mêmes (…). Elles peuvent se laisser vieillir naturellement et sans honte ».

Fiche de lecture : Sorcières, de Mona Chollet
Photo by Marivi Pazos on Unsplash

Une vision patriarcale du savoir et du rapport à la nature

Dans le dernier chapitre, enfin, celui que j’ai trouvé le plus riche et le plus intéressant, Mona Chollet met en cause la vision patriarcale du savoir et du rapport au monde et à la nature qui s’est imposée justement à partir de la Renaissance et notamment via les chasses aux sorcières. Une vision purement rationnelle, calculatrice, utilitariste, dominatrice du monde, s’opposant au règne de l’émotion, de l’intuition, du mystère, de la spiritualité, de la Terre nourricière…

Prenant l’exemple particulier de la médecine, dont justement les femmes (les guérisseuses) ont été écartées lors des chasses aux sorcières, l’autrice note: elle « concentre aujourd’hui encore tous les aspects de la science née à l’époque des chasses aux sorcières: l’esprit de conquête agressif et la haine des femmes ; la croyance dans la toute-puissance de la science et de ceux qui l’exercent, mais aussi dans la séparation du corps et de l’esprit, et dans une rationalité froide, débarrassée de toute émotion ».

Et rappelant que le savoir et la science se sont construits sur des méthodes et codes élaborés par et pour les hommes, elle rapproche ce phénomène du fameux manque de confiance en elles souvent reprochés aux femmes. « Après des siècles où les hommes de science ou de religion, les médecins, les hommes politiques, les philosophes, les écrivains, les artistes, les révolutionnaires, les amuseurs publics ont martelé sur tous les tons la bêtise congénitale et l’incompétence intellectuelle sans remède des femmes, en les justifiant au besoin par les plus folles élucubrations sur les défaillances de leur anatomie, il serait très étonnant que nous ne nous sentions pas légèrement inhibées ».

Mais Mona Chollet montre également comment l’asservissement des femmes s’est mené en parallèle de l’exploitation sans frein de la nature, réduite à une simple pourvoyeuse de ressources pour le développement des activités humaines. Et termine son ouvrage en évoquant l’écoféminisme, ce courant féministe qui veut penser de concert la libération des femmes et la libération de la nature.

Photo by Julia Caesar on Unsplash

Deux jours pour ressourcer sa créativité

#Conseils – Deux jours pour se ressourcer en toute créativité

Cet été, j’ai participé à une retraite créative de 2 jours animée par Christine Géhin, coach en développement personnel. Intitulée « Revenir à l’essentiel, revenir à soi », elle réunissait un petit groupe de participantes bien décidées à débrancher du quotidien et à se ressourcer au travers d’activités créatives et de pleine conscience. Retour sur cette parenthèse enchantée en plein coeur de l’Ardèche.

Début de la retraite: dimanche en fin d’après-midi. Arrivées un peu plus tôt au gîte, situé aux alentours du village des Vans, dans le sud de l’Ardèche, les participantes découvrent les lieux, s’installent, font connaissance ou partent se baigner un peu plus bas dans la rivière. A 17h, nous nous réunissons à l’ombre, dans le jardin, avec le joli carnet que Christine nous a demandé d’apporter.

Premier « exercice »: choisir parmi des visuels proposés par Christine une photo qui nous « représente » ou reflète notre état d’esprit du moment, puis expliquer notre choix. Pour ma part, j’opte pour la photo d’une randonneuse, sac au dos, seule au départ d’une balade. Car cette retraite est la première étape d’une semaine de vacances que j’ai décidée de passer « seule » (sans enfants/amoureux/amis/famille). Je veux prendre le temps d’être « avec moi » et ce stage baptisé « Revenir à soi » me paraissait correspondre parfaitement à ma démarche.

Ensuite, Christine sort sa trousse magique, remplie de feutres de couleurs, de masking-tapes et autres fournitures créatives. Nous allons l’utiliser à de nombreuses reprises pendant ces deux jours, pour dessiner, colorier, coller…, tout en menant une démarche d’introspection sur les thématiques proposées (notre intention pour cette retraite, les rêves que nous avons en tête, notre carte du bonheur, nos réussites etc.)

Renouer avec son cerveau droit et avec sa spontanéité

L’objectif de ces sessions est de nous faire utiliser notre cerveau droit (celui qui guide notre intuition, notre créativité, nos sens, qui se nourrit d’images et vit dans le présent…) plutôt que le cerveau gauche (celui de la réflexion et de la logique, que nous utilisons trop souvent), afin de nous aider à nous reconnecter avec notre expression naturelle, notre vitalité profonde.

Elles sont entrecoupées de diverses séances de relaxation et de pleine conscience (marches silencieuses, méditations, observation de la nature pour aiguiser nos sens) mais aussi de nombreux et joyeux moments de détente, notamment autour des (excellents!) repas pris en commun.

Ces deux jours bien remplis passent finalement très vite. Ils ont permis à chacune d’entre nous d’avancer sur le chemin de la connaissance de soi et de repartir avec un peu plus de clarté sur ses envies, ses objectifs ou encore ses sources de bien-être.

Des bénéfices dans ma vie personnelle et professionnelle

Pour ma part, j’en retire de nombreux bénéfices: une vraie déconnexion d’abord (je n’ai quasiment pas touché à mon téléphone, que je laissait dans ma chambre la plupart du temps) mais aussi l’envie de remettre plus d’activités créatives dans ma vie. Depuis que j’ai fermé ma marque Cousette entre copines, en effet, je ne prends plus assez l’occasion de coudre, broder, dessiner etc. Pour l’instant, l’outil que j’ai envie de travailler et développer est mon appareil photo, mais j’ai également des projets d’écriture…

J’ai également pris la décision d’intégrer un nouveau rituel quotidien pour un réveil serein: une série de quelques salutations au soleil dès le lever!

Enfin, à la suite du stage, je me suis appuyée sur tout ce qui avait émergé pendant ces deux jours pour repréciser mon business. En effet, j’intègre une coopérative d’activité début septembre, et cette nouvelle étape va être pour moi l’occasion d’affiner encore davantage mon offre et mon engagement en faveur de l’entrepreneuriat positif et féminin. Je vous en dirai plus sur ce sujet bientôt 😉

PS: si tu es tentée toi aussi par l’expérience, Christine organise régulièrement des retraites


Jeûner pour améliorer sa santé

#Positif – Redécouvrir le jeûne pour améliorer sa santé

Depuis quelques temps, je m’intéresse de près à la pratique du jeûne alimentaire et à ses bienfaits pour la santé. Je partage avec toi un résumé de mes lectures…


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Au départ, cette interrogation est née de la lecture d’articles sur son intérêt dans la prévention et le traitement des cancers. Puis j’ai découvert des témoignages enthousiastes, sur internet et dans la vraie vie, de personnes qui le pratiquaient, notamment sous la forme de cures d’une semaine ou plus alliant « jeûne et randonnée ».

À la fois tentée et complètement effrayée par cette idée de ne pas manger (ou juste des jus de fruits/tisanes selon les formules) et en plus de fournir un effort sportif, j’ai décidé de faire quelques recherches sur le sujet, lire quelques livres. Puis, la semaine dernière j’ai entrepris de faire appel à vos témoignages via Instagram et Facebook.

Tout ce travail m’a permis de découvrir qu’il existe autant de bonnes raisons de débuter une cure de jeûne que de manière de la pratiquer.

Et aussi de commencer à faire mes propres expériences, en commençant par ce qu’on appelle le jeûne intermittent. J’ai d’abord testé le jeûne de 24h (du dîner au dîner suivant), puis j’ai enchaîné sur le jeûne 16h/8h (pour ma part il s’agit de manger entre 13h et 21h, puis de laisser le système digestif au repos jusqu’au lendemain 13h).

Ce week-end, profitant d’être sans enfants, j’ai aussi expérimenté un jeûne de 48h. Que j’ai quand même trouvé un peu plus difficile: même si la faim ne m’a pas tenaillée (je me suis rendu compte que la sensation disparaissait assez rapidement après son apparition), j’ai eu un peu de mal, le dimanche soir venu, à me contenter, comme préconisé, simplement d’une soupe ou d’une salade ^^.

Pourquoi pratiquer le jeûne?

Jusqu’ici, ce que je connaissais du jeûne renvoyait à des pratiques religieuses ou d’ascèse personnelle. En réalité, j’ai découvert qu’il existait de nombreuses raisons de jeûner, ponctuellement ou régulièrement. En voici quelques unes:

> Pour guérir: l’un de mes amis, qui jeûne régulièrement de 7 à 12 jours, m’a raconté comment sa première cure avait eu raison de sa fibrose du foie qui risquait de s’étendre et qu’il n’arrivait pas à perdre du poids préconisé par son médecin. Un jeûne de quelques jours est également préconisé avant des séances de chimiothérapie pour augmenter leur efficacité. Ou encore pour lutter contre l’arthrite et le diabète de type 2. Voire cette interview de Thierry de Lestrade, auteur du documentaire et de l’ouvrage « Jeûne, une nouvelle thérapie ».

> En prévention: plusieurs études montrent des effets positifs du jeûne, qui contribue à réduire et à éliminer les toxines de notre organisme, sur l’allongement de la vie, la survenue de cancer et d’autres maladies chroniques et dégénératives. L’Allemagne (jeûne partiel) et la Russie (jeûne complet) l’ont intégré depuis de nombreuses années dans leur dispositif médical.

> Pour perdre du poids: malgré les discours habituels sur l’importance de ne pas sauter de repas, notamment le petit-déjeuner, sur le risque d’effet « rebond » lié à une restriction calorique trop stricte, les études les plus récentes indiquent au contraire les effets positifs du jeûne sur la perte de poids. La formule la plus efficace, d’après le nutritionniste Jean-Michel Cohen, est le jeûne intermittent :

> Pour retrouver de l’énergie (même si cela peut sembler paradoxal au premier abord): La digestion consomme en effet une bonne part de notre énergie, et la stopper pendant un à plusieurs jours permet d’utiliser cette énergie à d’autres tâches (et donc à marcher ou faire du sport, puisqu’il est recommandé de conserver une activité physique normale,voire de l’augmenter, pendant un jeûne).

> Pour améliorer l’activité de son système digestif, se sentir plus léger.

> Pour reprendre de la distance et de l’autonomie face à l’alimentation, remettre en question ses croyances, voire affronter ses éventuelles peurs (de manquer, d’avoir faim…), retrouver des sensations et le plaisir de manger en conscience. J’ai découvert, ces dernières semaines, que lorsque j’avais arrêté de manger pendant plusieurs heures, loin de me jeter sur la première junk-food venue, je soignais tout particulièrement les repas suivants, en privilégiant des aliments légers, savoureux et sains, pour ne pas perdre tout le bien-être et la légèreté ressenti pendant la diète. Le fait de sauter le petit-déjeuner m’a aussi permis de réduire ma consommation de sucre raffiné.

Pour résister à la fois à la logique (sur)consumériste et aux diktats de l’industrie pharmaceutique pour laquelle il n’y a point de salut pour notre santé hors des médicaments de synthèse et/ou des interventions lourdes.L’ouvrage de Thierry de Lestrade qui comporte une partie historique explique très bien comment la médecine « moderne », au début du 20ème siècle, est parvenue à faire taire tous les tenants d’autres pratiques thérapeutiques. Cette vidéo (en anglais, mais vous pouvez activer les sous-titres ou la traduction automatique dans les paramètres) explique les bienfaits du jeûne intermittent sur le cerveau mais surtout se termine en évoquant le manque à gagner qu’il implique tant pour l’industrie agro-alimentaire que pour les laboratoires pharmaceutiques:

Jeûne intégral, jeûne intermittent ou monodiète?

Il existe en effet différentes manière de pratiquer le jeûne.

> Le jeûne intermittent, pratiqué de manière régulière, a plutôt un rôle préventif et de bien-être. Suite à mon appel à témoignages sur Instagram, Angie a indiqué qu’elle pratique un jeûne de 24h par semaine, avant tout pour le regain d’énergie qu’elle y trouve. Aymbra l’a pratiqué pendant six mois: deux mois sans petit-déjeuner, deux mois en ajoutant une journée de jeûne par semaine t les deux derniers mois avec 2 journées de jeûne par semaine. Une pratique (en suspens actuellement, car elle est enceinte) qui lui a permis de perdre un peu plus de 6 kilos, mais aussi de retrouver une meilleure digestion et une sensation de bien-être. Voir également les commentaires de Nathalie et Sophie sur l’article « Changer son alimentation« .

> Le jeûne intégral consiste quant à lui à stopper l’alimentation pendant plusieurs jours, d’une semaine à… beaucoup plus. Certaines méthodes (Buchinger en Allemagne, notamment) l’accompagnent de jus de fruits ou de bouillons, d’autres ne préconisent que de l’eau pendant la durée de la cure. L’objectif est de déclencher (au bout de 3 à 5 jours) le mécanisme de la cétogenèse, où le corps puise dans le gras et non dans le muscle pour permettre au corps, et notamment au cerveau, de fonctionner. Toujours sur Instagram, _newloadingme_ indique vouloir entamer prochainement un jeûne de 16 jours, après avoir testé plusieurs cures de 2-3 jours. Il s’agit pour elle de perdre du poids « remettre son corps à zéro », avec comme objectif d’en finir avec les excès de sucre. D’après mon ami qui pratique régulièrement des jeûnes longs, il semble que les 3ème et le 4ème jours sont les plus éprouvants, mais qu’ensuite la forme s’améliore nettement. D’après lui, c’est avant tout le mental qui est à préparer et à entretenir pour réussir.

> Enfin, outre le jeûne, il est possible d’opter pour quelques jours à plus d’une semaine de monodiète ou « détox douceur ». Pomme, raisin, riz, melon…. D’après Thomas Uhl, auteur de Et si je mettais mes intestins au repos?, de nombreux aliments sont envisageables. Une monodiète a pour avantage d’être beaucoup plus douce et progressive que le jeûne, tout en allégeant le travail du système digestif qui n’a plus qu’une seule catégories d’aliments à traiter. Julie, la fondatrice de My Fitest, fait des cures de raisin, notamment en septembre pour une détox de rentrée.

J’avoue que pour une prochaine expérience, je serais bien tentée par une monodiète de melon moi… Et vous??