Rencontre avec Olivia Mahieu : Invisibles ? Non merci !

Déc 4, 2024 | #Rencontres | 0 commentaires

#InvisiblesNonMerci : c’est le cri de ralliement choisi par Olivia Mahieu pour encourager les femmes, en particulier les quinquas, à valoriser leur parcours et mettre en avant leurs expertises. Depuis plusieurs années, elle n’hésite pas à prendre la parole, y compris sur des sujets intimes ou qui fâchent. Elle explique dans cet interview pourquoi partager ta vision du monde est une bonne manière de toucher tes clientes idéales.

Bonjour Olivia ! Peux-tu, en quelques mots, te présenter en tant que femme et entrepreneuse ?

Je te remercie beaucoup Sandrine de me laisser la parole sur ton site, je suis très touchée !

Je suis Olivia Mahieu et ma mission est d’accompagner les entrepreneuses quinquas + à s’affirmer en ligne et à développer leur visibilité. J’offre des accompagnements personnalisés – et bientôt en groupe – pour aider chacune à construire une communication authentique et alignée avec son activité professionnelle. Ensemble, nous travaillons sur des leviers clés comme les réseaux sociaux, les newsletters, ou encore les communiqués de presse, pour que leur message trouve leur public, fasse grandir leur projet et leur business. Je suis également journaliste pour la presse locale économique dans le Vaucluse où je vis depuis quelques années.

Dans ma vie personnelle, je suis maman d’un grand ado de 18 ans qui vient de quitter la maison pour faire ses études et je digère à peine cette nouvelle vie et mes 50 ans qui approchent à grand pas ! Ce sont des sujets que j’aborde très souvent dans ma newsletter Invisibles ? Non merci !, une newsletter personnelle et intime qui résonne auprès de nombreuses femmes. Mes préoccupations sont très universelles.

Olivia Mahieu : la com' des quinquas

Quel est le sujet ou le projet qui te fait le plus vibrer en ce moment ?

Je suis féministe depuis toujours et la place des femmes dans la société professionnelle, leur représentation mais également les violences qu’elles subissent au quotidien sont mes chevaux de bataille. De plus en plus. Je me suis tue parfois pour ne pas me faire traiter d’emmerdeuse ou de grande gueule, mais je n’y arrive plus. J’habite Mazan et imaginer que j’ai pu croiser les violeurs de Gisèle Pélicot au supermarché ou à la boucherie est une vraie claque.
Je n’accepte plus que les femmes soient invisibilisées du fait de leur âge et violentées du fait de leur genre. Ça a assez duré !

Sur les réseaux sociaux, tu n’hésites pas à prendre la parole pour partager autant des sujets intimes que tes convictions voire tes indignations (sur le féminisme, l’âgisme etc.). Comment assumes-tu ces prises de position franches ? Conseilles-tu à tes clientes d’aller aussi loin dans la transparence et l’authenticité ?

J’ai commencé ma carrière digitale avec un blog, Juriste in The City, créé alors que j’étais encore juriste et que je cherchais du travail. Très vite, j’y ai partagé des articles sur ma vie professionnelle, des sujets de société et des billets d’humeur. Partager ce type de contenus, c’est pleinement moi ! Mon blog est devenu ensuite La fille de l’Encre avec toujours des billets d’humeur et des articles sociétaux. J’avais carrément lancé la rubrique #lesdébatsdumardi sur des sujets clivants : les mineurs sur internet, le féminisme et même les violences policières ! J’ai eu beaucoup de chance, mes articles plaisaient, étaient très commentés et je n’ai jamais reçu aucun message désagréable. Tous les échanges étaient construits et courtois. Le web était différent alors, Instagram faisait ses premiers pas et Facebook n’était pas aussi violent qu’aujourd’hui.

Tu as raison, je me dévoile beaucoup, que ce soit sur Linkedin, sur Instagram ou dans ma newsletter, plus intime encore. Mais je ne montre que ce que je veux montrer ! Je conserve le contrôle sur mes prises de position et mes partages. Je ne parle jamais des émotions ressenties par mon fils, par mon compagnon, mes amis, je ne partage que des bribes de ma vie personnelle, de façon raisonnée. Il m’est déjà arrivé de supprimer des publications, regrettant après coup mon emballement. A presque 50 ans, cela arrive de moins en moins, j’apprends enfin à gérer ma spontanéité 🙂

Si je parle facilement de sujets intimes comme le deuil, le départ d’un ado, les difficultés professionnelles … c’est que ces sujets sont universels. Nous vivons tous et toutes les mêmes étapes. Ce que je dis de moi parle à beaucoup de femmes et les échanges qui naissent de mes publications sont riches. Elles me nourrissent profondément. 

Me dévoiler permet de convaincre les femmes de me confier leurs parcours, leurs envies et leurs engagements et à leur tour, de prendre la parole sincèrement, avec justesse.

Pour finir, je ne conseille à aucune de mes clientes de se dévoiler tout à fait. Mais sachant que nous n’achetons jamais un produit, un service mais que nous achetons davantage une histoire, je conseille toujours à mes clientes d’assumer qui elles sont et de partager avec leur communauté le « pourquoi et le comment » de leur activité. Sans cette sincérité là, ce sera difficile de fédérer autour de soi. Et donc de vendre. Notamment à une époque de concurrence accrue dans de très nombreux domaines. Lorsque j’arrive à les convaincre de se livrer (au niveau qui, pour elles, est confortable), elles sont heureuses de le faire. Elles prennent finalement beaucoup de plaisir à partager leur vision du monde et de leur métier. J’ai alors tout gagné ! 

Si je reformule, partager sa vision du monde et son « pourquoi » permet de fédérer une communauté et de trouver des clients. Est-ce que c’est la manière dont tu vends toi aussi ? As-tu aussi d’autres pratiques pour développer ton business (réseautage, prospection…) ?

J’ai mis du temps avant d’assumer que le personal branding était si important ! Je me suis toujours exprimée sincèrement mais je n’avais jamais fait de ma parole un canal de vente. Naturellement, des clients venaient à moi par ma création de contenu mais comme beaucoup de femmes, mes croyances limitantes ne me permettaient pas d’assumer pleinement ma voix et mon positionnement professionnel. Il a fallu que je bosse beaucoup sur moi ces derniers mois.

Mes clientes viennent de mon contenu (de plus en plus d’ailleurs et c’est une grande satisfaction) mais aussi du réseau que je construis depuis des années en Occitanie, en PACA … Quant à la prospection, promis, je m’y mets bientôt ! 🙂 Plus sérieusement, je vais vraiment développer cet aspect afin de pouvoir toucher vraiment mes clientes idéales. Je sais avec qui je veux travailler. Ces femmes ne me connaissent pas, c’est à moi de faire un pas vers elles.  

Comment as-tu identifié et travaillé sur ces croyances limitantes ? As-tu des ressources à partager ?

Oh les croyances limitantes se dressent devant nous assez souvent, il n’est pas difficile de les repérer 🙂
Il a fallu que je les décortique pour comprendre d’où elles venaient afin de m’en débarrasser. Du moins, les mettre à distance.
J’ai travaillé avec une psy que j’ai vu plusieurs mois, j’ai eu recours au coaching également sur quelques heures, j’ai lu et beaucoup écouté de podcasts sur ces sujets. J’ai écouté des podcasts très spécifiques « métiers » et « marketing » comme Marketing Square de Caroline Mignaux ou Young, Wild & Freelance de Thomas Burbidge et aussi des podcasts sur les femmes, très inspirants. J’aime beaucoup le podcast Vieilles en puissance qui aborde notre relation à l’argent, mais aussi Les vagues un podcast de ELLE sur la place des femmes et Allez J’ose, sur la ménopause.

Crédits portraits d’Olivia Mahieu : Zoé Wittering

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