Nina Orengia, créatrice de Comme un loup blanc, mode éthique

Créatrice de la marque lyonnaise de mode responsable Comme un loup blanc, Nina Orengia nous raconte son parcours, qui l’a menée du théâtre à l’entrepreneuriat. Et nous parle de ses projets pour développer sa marque.

Voici quelques semaines, j’ai assisté au tout premier défilé, très réussi, de la marque Comme un loup blanc, dont les pièces sont fabriquées juste à côté de Lyon.

L’événement m’a, je dois l’avouer, remplie d’une petite fierté car Nina, sa créatrice, a fait partie des premières « élèves » du programme de formation Dessine ta boîte que je co-anime chez Pause création.

C’est évidemment très gratifiant de voir une entrepreneuse que l’on a accompagnée passer de nouvelles étapes dans son projet et le faire grandir. Et je me suis dit que le parcours de Nina avait toute sa place dans cette rubrique destinée aux portraits d’entrepreneuses inspirantes!

Petite annonce: si les créations et la démarche responsables de Comme un loup blanc vous plaisent, n’hésitez pas à l’aider à aller encore plus loin! Nina a lancé une campagne de crowdfunding pour lui permettre de développer une collection plus fournie en 2020.

Nina Orengia, créatrice de la marque de mode responsable Comme un loup blanc

Bonjour Nina, peux-tu nous parler de ton activité et de ta marque?

Depuis 2018, je crée des vêtements éco-responsables pour femmes fabriqués en petites séries sous la marque Comme un loup blanc. Je suis seule sur la partie « chef d’entreprise » mais depuis peu je fais appel à un atelier de confection à Villeurbanne (69), Emerjean, qui fabrique mes vêtements.

La plupart du temps, je travaille chez moi ce qui présente des avantages (pas de temps de trajets, tout sur place) mais aussi des inconvénients (trouver un équilibre vie perso, vie pro, savoir s’arrêter, solitude). Je vends mes produits sur mon site internet mais aussi sur des évènements éphémères (pop up, marché, boutique..). J’organise aussi régulièrement des ventes privées, soit dans une salle que je loue pour l’occasion, soit chez des particuliers. J’aime être en contact avec mes clientes, savoir ce qu’elles aiment, apprendre à les connaître.

J’aime expliquer que Comme un loup blanc est une marque qui permet à chaque cliente de créer son empreinte, son identité. D’abord en soutenant une marque éco-responsable mais aussi en portant des vêtements uniques qui ont de la personnalité. Chaque tissu, chaque design est choisi de manière à créer un coup de coeur pour celle qui le portera car immédiatement elle se sentira bien dedans, elle se sentira « elle ».

J’ai d’ailleurs une anecdote d’une cliente qui a complètement craqué pour la marque. Elle m’expliquait qu’elle ne trouve jamais rien dans les magasins, qu’elle met souvent des choses très sobres avec des couleurs neutres, « des vêtements qu’on ne remarque pas ». Et pourtant en voyant mes motifs et mes couleurs qui sont plutôt marqués, elle a tout de suite craqué et m’a dit « c’est dingue, c’est tout à fait moi » !! L’univers de la marque est bohème, des vêtements simples et confortables qui sont de vrais alliés pour le quotidien.

La nouvelle collection printemps-été 2019 Comme un loup blanc

D’où vient le nom de ta marque, qu’évoque-t-il pour toi?

Ma marque s’appelle Comme un loup blanc. Trouver ce nom n’a pas été facile et je suis passée par pleins d’étapes. Comme un loup blanc a été évoqué lors d’un brainstorming en famille. J’ai tout de suite accroché, ce nom m’a tout de suite évoqué un univers, qui m’inspirait lui-même des vêtements. Quand je l’ai choisi, j’avais plusieurs critères. Je ne voulais pas prendre mon nom car je voulais que tout le monde puisse s’identifier à la marque. Et j’avais moi aussi besoin d’inspiration, prendre mon nom bloquait un peu mon imagination.

J’aimais aussi l’idée que la marque ait un animal totem. Et le loup était parfait. Un animal incompris, auquel on donne plusieurs facettes, qui peut être doux et féroce, à la fois sauvage, indomptable mais fidèle.. Bref, tout cet imaginaire me ramenait à moi en tant que femme, à mes humeurs, mes émotions et je me suis dis qu’il représentait parfaitement l’image des femmes que je voulais transmettre à travers ma marque. Chaque personne qui porte un vêtement de la marque est à sa manière un loup blanc. C’est d’ailleurs marqué sur l’étiquette : « Comme un loup blanc », on enfile une robe comme le loup blanc porte sa fourrure. Le lien avec l’expression « connu comme le loup blanc » m’amusait beaucoup, d’ailleurs on me dit souvent quand les gens mettent un visage sur la créatrice « ah c’est vous le loup blanc! ».

Raconte-nous ton parcours: comment es-tu devenue entrepreneuse?

Avant de créer ma marque, j’étais comédienne, et ce métier était plutôt précaire. J’avais parfois des moments de pause, où je ne travaillais pas et où j’étais à la recherche du prochain projet. Je le vivais assez mal de ne pas travailler et de toujours dépendre des autres pour me donner du travail. C’est à ce moment là que j’ai commencé à rêver à de nouveaux projets dont je serais le chef. Je me suis lancée au moment où j’ai enfin compris qui j’étais et ce que j’attendais vraiment de la vie.

Au départ, je rêvais d’un lieu multi facettes, où il y aurait des spectacles, un café, des objets de créateurs, où l’on pourrait rencontrer des gens, échanger et prendre son temps. Les notions de lieu et d’univers étaient vraiment importantes. Le projet s’est transformé en café dédié aux loisirs créatifs. Je notais dans un cahier mes idées (j’ai aussi été animatrice en centre de loisirs donc les idées ne manquaient pas) et commençais à coudre des prototypes.

En parallèle, je me renseignais sur les lieux qui rejoignaient mon idée pour discuter avec leur créateurs et c’est comme ça que j’ai connu Priscilla, la fondatrice de Pause création. Au cours de notre conversation, elle m’a parlé de la formation professionnelle de couture qu’elle était en train de mettre en place. Et là, évidence ! Je souhaitais me former à la couture depuis longtemps, sans trouver une formation qui me convenait. C’est à ce moment-là que mon projet s’est éclairci et construit. Créer ma marque de vêtements, cela regroupait toutes les valeurs qui me tenaient à coeur : créer mon univers, le partager, être en contact avec des gens, défendre des valeurs éco-responsables. Au début, je menais ce projet de front avec mon métier de comédienne. Cette année, j’ai décidé de mettre le théâtre entre parenthèses pour vivre mon activité d’entrepreneuse à fond car cela demande un engagement considérable.

Pourquoi as-tu été attirée par l’entrepreneuriat, quelle est ta « mission » d’entrepreneuse?

En fait, je me rends compte aujourd’hui que j’ai toujours eu une âme entrepreneuse. Je ne suis pas très âgée mais j’ai rêvé à de nombreux projets, certains que j’ai réalisés (comme créer un spectacle entre danse et théâtre) et d’autres qui se sont modifiés avec le temps.

En créant Comme un loup blanc, je voulais aller au bout de mes rêves, me donner les moyens d’accomplir des choses folles. Je suis jeune et je n’ai pas encore d’enfant donc je pouvais me permettre (mon conjoint me soutenant à fond aussi) de ma lancer dans cette aventure.

Ma raison d’être en temps qu’entrepreneuse est de partager avec vous un peu de qui je suis, de concrétiser ma créativité en imaginant des vêtements qui vont prendre vie avec vous.

Être entrepreneuse pour moi, c’est aussi avoir la possibilité de mener la vie que je veux et de défendre des valeurs qui me sont chères. Je soutiens depuis très longtemps des initiatives écologiques pour aider à préserver notre planète et créer une marque de vêtements éthique et éco-responsable est une manière pour moi d’ajouter une pierre à l’édifice de cette cause, en montrant qu’il est possible de se faire plaisir en respectant les hommes et la planète.

Nina Orengia, lors du premier défilé Comme un loup blanc

Quelles sont les satisfactions et les difficultés que tu rencontres dans ta vie d’entrepreneuse? Que changerais-tu?

L’entrepreneuriat me permet avant tout de vivre ma vie comme je l’entends, de rencontrer des personnes passionnées, de partager ma passion, de créer, de ne jamais cesser de rêver…

Côté difficultés, je dirais l’apport financier. Au départ, l’argent n’étais pas vraiment important car Comme un loup blanc était un deuxième métier. Aujourd’hui la marque a grandi et pour continuer de grandir, il faut pouvoir investir. Ayant commencé mon activité jeune, je n’avais pas de gros moyens financiers. C’est donc cela, la principale difficulté aujourd’hui : faire en sorte que le rêve devienne rentable, que je puisse en vivre.

Si c’était à refaire, je construirais un peu mieux mon plan financier pour partir sur des bases solides. Mais pour le reste, je ne changerais rien. Ce qui est beau avec ce projet, c’est que je grandis avec lui et les décisions/directions que je prends me correspondent au moment où je les prends.

Le conseil qui m’accompagne à chaque étape, et par lequel je voudrais conclure, est une citation de Xavier Dolan: « Tout arrive à qui rêve, ose, travaille et surtout n’abandonne jamais ».

N’oubliez pas de soutenir Comme un loup blanc sur KissKissBankBank

Rejoins le Club des entrepreneuses inspirées : newsletter et ressources gratuites
Rejoins le Club des entrepreneuses inspirées : newsletter et ressources gratuites

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *