Dans ce dernier volet de restitution de l’enquête sur la manière dont les entrepreneuses ont vécu et surmonté le confinement, elles nous expliquent quelle est leur vision de l’après-confinement. (Retrouvez l’épisode 1 et l’épisode 2)
Pour commencer, le confinement a été un moment de bouleversement professionnel mais aussi un bouleversement émotionnel pour les entrepreneuses. Interrogées sur la manière dont elles l’ont vécu sur le plan psychologique, la plupart d’entre vous sont très partagées, et relatent aussi bien des conséquences positives (ralentir, se poser, sortir la tête du guidon, profiter de son conjoint et de ses enfants, retrouver de la créativité) que négatives (être isolée, voire avoir l’impression d’être devenue invisible, ou encore le sentiment d’être inutile).
Un ralentissement forcé plutôt bénéfique… mais un sentiment d’isolement et d’incertitude, et de la fatigue
Difficile de faire du tri parmi vos verbatims qui illustrent bien vos ressentis:
- « Si d’un point de vue personnel ça a été très chouette (en 23 ans je n’ai jamais été autant avec mon amoureux qui bossait à la maison en télétravail, les filles ont pu profiter de nous, nous avons fait plein de choses tous ensemble) d’un point de vue pro ça a été très dur à vivre. Cet arrêt brutal a été un vrai coup de massue car il remet en cause tout: on projet, le fait de me poser un peu, de pouvoir me dégager une rémunération, de me sentir utile … je me suis sentie parfaitement inutile (du coup j’ai cousu des masques pour mes voisins et mes amis). J’avoue que je me suis demandé si ça valait le coup de se battre encore et encore, de repartir encore une fois à zéro. Et puis il faut croire que oui … c’est reparti à fond les ballons ! »
- « Même si je suis quelqu’un de très positif et optimiste, cette période a été (et est toujours) assez difficile. Sur le long terme et d’un point de vue général, je pense que ce confinement sera une opportunité pour notre société d’évoluer vers de choses positives ! Par contre, à titre individuel, ce n’est vraiment pas facile. Aussi bien d’un point de vue personnel que professionnel. J’essaie de rester optimiste et courageuse, de m’adapter, de prendre les choses comme elles viennent… Même si je sais que c’est le lot de la plupart des entrepreneurs indépendants qui se lancent en solo, je crois que je me sens terriblement seule. J’ai l’impression que si j’arrêtais de bosser, personne ne s’en rendrait compte ! »
- « J’ai beaucoup apprécié cette période pendant laquelle l’équilibre entre vie pro et vie perso était idéal…. Mon mari travaillait le matin pendant que je faisais l’école, je travaillais l’après-midi. Les soirées et les week-ends en famille étaient riches de partage et d’échange. Le CA n’était certes pas au rdv, mais je l’ai vu comme un investissement sur l’avenir. J’ai beaucoup travaillé à me fabriquer des outils pratiques: des tableaux de bord pour suivre mon activité, des trames pour la mise en page de mes patrons et des livrets, j’ai rédigé la chronologie des étapes depuis l’idée jusqu’à la sorti du patron, etc. J’ai aussi sorti 2 nouveaux patrons, plus aboutis que les premiers. J’ai eu le sentiment d’enfin prendre le temps de faire les choses bien, plutôt que de courir après le temps. »
- « Je crois que je fais partie au final des personnes qui ont plutôt bien vécu le confinement ! Surtout pour des raisons personnelles. Ce temps a été très bénéfique même si pas toujours facile. J’ai réussis à voir les choses de façons positives, à ralentir, prendre du temps pour moi et m’écouter. Des choses essentielles qui ont fait beaucoup de bien ! Au niveau pro, ce fut bien plus complexe. Majoré par l’immobilisation totale de mon compagnon. Il peut être très difficile de travailler et se concentrer dans une même pièce. Il est bien plus tentant de profiter de ce temps ! »
- « Au début, complètement abattue et incapable de créer. Alors, j’ai mis en off mon atelier (qui est devenu le débarras de notre maison) et j’ai fait comme beaucoup : du pain, des apéros Zoom, du rangement, des travaux, le tri des photos, du workout, des jeux de société avec les enfants … rien de très original ! Puis quand la date d’un possible déconfinement est apparue, j’ai doucement retrouvé l’envie de me remettre à l’établi, de me réapproprier mon espace de travail, de délier mes doigts (autrement qu’en cousant des masques …). En fait avec le recul, j’avais certainement besoin de ce temps imposé (offert ?) pour me recentrer et arrêter de travailler toujours dans l’urgence. »
- « Je me suis sentie (et c’est toujours le cas) très perturbée et déphasée du fait de l’arrêt brutal de mes routines. Ensuite, je me suis trouvée pas assez isolée justement avec mon amoureux à la maison toute la journée. On s’entend bien mais normalement il n’est pas là de 8h30 à 19h30 et ça me va bien parce que j’ai besoin de temps seule tous les jours. Deux mois ensemble H24 c’était très compliqué. Le point positif c’était de ne pas devoir faire l’effort de sociabiliser avec des gens extérieurs. »
- « J’ai accepté que par moment je sois un peu déprimée, fatiguée et je me suis reposée. La peur de la mort a quand même été présente avec le sentiment que « de toute façon ça va aller »…. Un sentiment d’impuissance et d’incertitude sur l’avenir en tant que personne vivante m’a permis de me recentrer sur l’essentiel :passer du temps avec mon fils et notre chat ! »
- « Je ne me suis jamais ennuyée, toujours pleins d’idées à explorer. Le cadre était aussi adapté : un mari qui assurait l’aspect financier par son activité, vivre en maison avec petit jardin, et un chien 😉. »
- « A la fois l’excitation de trouver de nouvelles solutions, et la fierté de mieux connaître la satisfaction de nos clients, et puis la crainte de l’avenir, toujours incertain avec les écoles qui rouvrent à mi temps sans gestion de la pause déjeuner, et la fatigue/usure de donner plus au quotidien sans réel gain financier (vu la perte de 60-70% de l’activité) : on couvre les frais fixes …. ».
- « J’ai apprécié d’être à la maison, de prendre le temps de cuisiner, de flâner, de partager des moments en famille. En revanche, professionnellement je me suis sentie terriblement seule, isolée dans ma bulle, à ne plus savoir où aller. Depuis le coaching avec toi, je me sens un peu plus rassurée sur mon message de marque, néanmoins inquiète face à cet avenir incertain qui se dessine ».
- « Inquiète pour mes proches fragiles, sous le choc, sentiment d’être inutile (par rapport aux soignants) Puis revigorée avec la sensation de créer des produits indispensables et made in France avec les masques AFNOR. Puis en colère face à la systématisation du bénévolat féminin des couturières (encore à ce jour) pour des masques souvent commercialisés par des entrepreneurs ».
- « Des jours presque enthousiasmée car j’avais l’impression que c’était l’occasion de faire ce que je n’ai pas le temps de faire d’habitude et parfois triste à cause de mon manque de créativité en cette période compliquée. C’est le contact humain qui m’a le plus manqué. Et dans le flou car nous sommes tous dans l’incertitude pour l’avenir. »
- « Au départ, je l’ai pris de manière très positive car j’avais besoin de temps pour moi et pour finir mes projets personnels. Mais au bout d’un mois et demi, je me suis sentie isolée, et ce sentiment s’est renforcé depuis le déconfinement (car je ne connais personne dans la nouvelle région dans laquelle j’ai emménagé en février) ».
- « Selon les jours : très inquiète pour l’avenir (mais au-delà de mon activité pro, inquiète pour la planète et notre société), et parfois plutôt soulagée de ce ralentissement forcé ».
- « Compte tenu de la soudaine croissance d’activité et de visibilité, j’ai vécu cette période de manière très positive et très motivante ».
- « Bizarrement apaisée de pouvoir prendre le temps de tout faire bien mais pessimiste pour l’avenir »
- « Positif car j’ai pu faire plein de choses pro que le travail en solitaire le reste de l’année ne me permettais pas. Moins de prod et plus de com. Mais émotionnellement compliqué de gérer l’inconnu, les incertitudes de l’avenir. »
- « Tellement débordée que je n’ai rien vu passé »
- « Négative pour pleins de raisons : je suis dans une des zones les plus touchées de France, avec une situation familiale inédite et très violente émotionnellement, sans parler du stress pour l’avenir de mon activité. »
- « Positive. Même si j’avais beaucoup moins de temps, j’ai dû cogiter pour développer et mettre en application des options pour me maintenir avec ce temps en moins. Je pense que j’ai gagné en efficacité. Positive mais dur car beaucoup de fatigue physique (j’ai dû travailler la nuit pour arriver à quelque chose) et un peu de fatigue mentale – enfant / conjoint / promiscuité… le confinement quoi ! »
- « Très contradictoire. Ravie de prendre du temps avec mes enfants, mais du mal à trouver un moment de calme pour moi. Stress pour mon entreprise encore très présent ».
- « Globalement de manière positive. J’ai profité de la crise pour convaincre mon mari de l’intérêt de la décroissance; du faire d’où même avec ce qu’on a! »
- « Après les 15 premiers jours de confinement qui ont été un peu compliqués car mon compagnon a eu la covid-19, j’ai vécu le confinement de manière positive. Par ce que je n’étais pas seule à vivre un arrêt total d’activité. Par ce que la vie nous a imposé cela, et que dans chaque situation j’ai pour habitude de ne voir que le positif. J’ai pris de temps pour moi, j’ai aussi pris du temps pour lire tout ce que j’avais sauvegardé, mis de côté pour quand j’aurai du temps … J’ai beaucoup réfléchi sur comment faire après. J’ai remis tout à plat, inventaire, stock etc … et puis oui je me suis sentie menacée par moment, avec milles questions, mais notre force en tant qu’entrepreneur c’est d’avoir cette capacité à rebondir, alors une fois cette réflexion acceptée et digérée, naturellement je me sentie apaisée. Comme tout le monde, je ne sais pas ce que sera demain, depuis quelques années déjà face à des situations compliquées j’ai pour devise « Improvise » alors je me fais confiance et j’improviserai. »
- Les 2 ! D’un côté personnel, une bouffée d’oxygène : plus de déplacement, un équilibre familial très agréable : avec mon mari très présent, sans plus de trajet pour lui non plus + mes enfants, beaucoup de calme autour et l’omniprésence de la nature qui est pour moi une ressource (j’ai eu la chance d’être confinée dans une maison, en pleine campagne). Du côté professionnel, la possibilité positive de finir enfin certains dossiers et beaucoup d’incertitude économique, au point de me demander si ce n’était pas un signe pour arrêer (mon activité n’a que 2 ans et est plutôt en construction qu’établie). De la déception et de la tristesse mais laissés de côté face aux enjeux.
- « Très positive car j’étais limite en burn-out avant donc cela m’a permis de me poser et d’avancer sans pression ».
- « Plutôt positive : cela m’a conforté sur le fait de lancer mon projet pour pouvoir quitter mon emploi et sur le fait que j’étais capable de travailler à la maison. Plutôt négative sur le fait de ne plus pouvoir se projeter. »
- « Au début j’ai été submergée par l’anxiété, s’habituer à ce nouvel état de fait. Drôle de sensations. Ensuite, le vide a laissé la place à une créativité débordante. Plus de temps, plus de place, plus de calme. Une période chargée de positif. »
- « je suis assez casanière. J’ai de l’espace chez moi ! alors j ‘ai aimé vivre avec les miens. J’ai commencé un super nouveau projet hyper génial ! Alors le confinement a été ultra positif. »
- « Étonnamment sereine. Résiliante et résignée. »
- « Émotionnellement assez déstabilisée. Une impression d’être devenue « transparente et invisible ». La boutique fermée du jour au lendemain, donc assez anxieuse de la suite des évènements. J’en ai profité pour travailler suivre des formations en ligne et des webinaires que je n’ai jamais le temps de faire. »
- « En 2 mois, je suis passée un peu par toutes les phases. Au final je dirais que cette pause m’a fait du bien. Ne pas avoir besoin d’être efficace permet d’envisager le travail autrement. »
Déconfinement: des conséquences pas toujours positives
Après ces deux mois de confinement déstabilisant, comment avez-vous accueilli le déconfinement partiel du 11 mai ? Là encore, de manière assez partagée. Pour près de 50% d’entre vous, il n’a fondamentalement rien changé: les enfants n’ont pas forcément repris l’école, les conjoints sont restés en télétravail etc.
Pour un tiers d’entre vous, le déconfinement a eu un impact mitigé, voire compliqué:
- « Ça se complique… Mon mari doit retravailler un peu plus… Mais les enfants sont toujours là ! (Seul mon fils pourrait aller à l’école 2 jours par semaine, les maîtresses de mes filles n’ont pas repris). Pour le mois de mai, ça passe encore. Mon mari rentre tôt, j’arrive encore à travailler. Je n’ai pas encore repris les cours de couture, mon atelier est petit, difficile d’appliquer les gestes barrières. Pour le mois de juin, il faudra trouver d’autres solutions…. »
- « J’avais plutôt gardé le moral pendant le confinement (je m’étais préparée à ce que ce ne soit pas évident – et puis, c’était presque pareil pour tout le monde). Mais je n’avais pas anticipé que le déconfinement serait encore plus difficile. On a l’impression qu’il faut redémarrer au quart de tour, mais ça va prendre du temps pour mettre en place de nouvelles façon de travailler… »
- « On continue l’école à la maison pour continuer à prendre le temps. Difficile de rester sur cette temporalité quand on voit sur les réseaux les autres qui se remettent en activité….. Ça m’a déprimé 3-4 jours….. Le fait de sortir sans vraiment de but… J’ai pu aller chercher du matériel et du stock à l’atelier pour le ramener à la maison. »
- « Nous pouvons enfin faire de grande balades et voir nos proches tout en faisant attention ! Mon activité est toujours en arrêt puisque ma fille ne pourra pas retourner à l’école avant septembre ! Ça c’est le gros point noir qui me met en colère alors que nous sommes en zone verte… Du coup je réfléchis encore… »
- « J’ai pu me déplacer à Paris pour quelques séances photo de famille avec masques et distances de sécurité, mais les projets pro, les mariages et les évènements d’entreprise sont tous en stand-by, mon activité n’est donc pas revenue à la normale du tout ».
- « Exposition dans une boutique. Et j’espère bientôt la livraison des fournisseurs ! Je ne reprends pas les ateliers créatifs par contre (qui était une bonne partie de mon CA) ».
- « Certains de mes clients prennent leur activité mais pas tous et pas avec le nombre d’heures du contrat. Reprendre avec seulement la moitié de mes clients n’est pas rentable. »
- « J’ai augmenté à nouveau le rythme des expéditions, mais cela reste compliqué, les clients ayant stoppé les commandes depuis le déconfinement, la mauvaise surprise… »
- « Reprise lente due à la présence des enfants ».
- « J’ai recommencé à me rendre physiquement chez certains clients mais pas aussi souvent et longtemps qu’avant. Je continue sur beaucoup de télétravail. Rien est encore décidé mais cela risque de modifier la façon d’interagir avec certains avec lesquels je travaillerai davantage à distance. »
- « Je suis de nouveau en déséquilibre. Difficile de jongler entre le fonctionnement mis en place et qui fonctionnait; la remise en route avec de nouvelles contraintes (hygiène etc) »
- « L’école n’a pas repris, j’ai toujours mes filles à la maison…j’ai recommencé à créer le soir pour pouvoir envoyer du réassort sur mes dépôts ventes mais malheureusement je ne suis pas prête pour la Fête des mères, j’avais prévu des modèles de bracelets que je n’ai pas pu sortir… »
- « Dans les cours de couture les élèves sont ensemble autour d’une table et il a fallu repenser l’agencement de l’atelier pour qu’elles aient un espace de travail chacune. Il est plus compliqué de faire certains cours avec des élèves aux quatre coins de la pièce, donc il a fallu repenser certains cours débutants. »
- « Nous n’avons pas réouvert la boutique « live », mais nous avons mis en place une solution de drive. On continue à faire 50% du travail en télétravail. »
Heureusement, pour quelques unes d’entre vous, le déconfinement a été accueilli de manière globalement positive:
- « Mon activité d’ateliers DIY reprendra tout doucement et avec de nouvelles normes d’accueil. Je suis ravie de démarrer enfin mon projet de boutique-atelier (retrouver le contact …) et en plus, je souhaiterais désormais être plus « mordante » avec mon E-shop, car le confinement a clairement montré qu’au-delà d’une consommation locale et raisonnée le E-commerce est de plus en plus florissant. »
- « Je sens une nouvelle dynamique – même si elle est toute relative. »
- « Notre boutique de créateurs a ouvert à nouveau et les clients sont au rendez-vous. »
- « J’ai repris mon activité (salon coiffure) à temps plein ».
- « J’ai repris les ateliers à effectif divisé par deux
- « Pas de déconfinement pour l’instant: arrêt du télétravail, je suis en garde d’enfant jusqu’au 2 juin, j’ai beaucoup plus de temps à consacrer à mon projet 😁 »
- « Pour le moment, pas vraiment de changement, c’est toujours très calme. Alors j’en profite pour bâtir de nouvelles choses, plonger dans des eaux profondes de créativité et devenir boulimique de développement personnel. Avec des shoots de positif et d’optimisme à outrance pour passer cette traversée du désert. Et je laisse le courage me guider, comme toujours 😉 »
- « J’ai pu enfin relancer les prospects qui devaient tester mon produit. »
- « Il m’a permis de rouvrir ma boutique et de retravailler à l’atelier et de vendre mes collections. »
Pour l’avenir: plutôt confiante à moyen-long terme
Après vous avoir fait réagir sur le confinement et le déconfinement, il me restait à vous interroger sur votre vision de l’avenir.
A court terme ( c’est à dire d’ici à septembre), vous êtes assez partagées, mais quand même davantage inquiètes : vous êtes 28% à vous sentir « plutôt pas confiante » et 23% à vous sentir « plutôt confiante ».
A moyen terme (d’ici à fin 2020), vous êtes globalement optimistes: 45,5% d’entre vous se sentent confiantes contre seulement 16% qui ne se sentent pas confiantes.
Enfin, pour 2021, vous êtes là encore globalement positives: 37% des répondantes se sentent confiantes et seulement 9% qui ne se sentent pas confiantes.
Manque de visibilité sur l’avenir, besoin de communiquer et de ne plus rester seules
Pour terminer le questionnaire (et cette très loooooongue restitution!), je vous ai interrogées sur vos besoins et questionnements pour l’avenir.
Ce qu’il en ressort en premier lieu, c’est la grande incertitude dans laquelle vous vous trouvez, qui vous paralyse un peu dans la prise de décision.
- « Il est très difficile de se projeter à ce jour, même avec toutes mon énergie et mon investissement, je ne sais pas ce qu’il en sera. Mais je vais faire en sorte de ! ».
- « J’hésite : y aura-t-il un véritable revirement de la consommation des Français vers du Made in France, avec une prise de conscience ou tout sera vite oublié ? ».
- « Pour le moyen et le long terme, je n’ai vraiment aucune visibilité et je me demande si et comment les entreprises ou les organisations vont avoir besoin de moi et le budget pour des intervenants extérieurs ».
- « Je vois que certaines recommencent à animer des ateliers créatifs, à accueillir du public en garantissant que les participants ne courront aucun risque… Moi je ne me sens pas capable de prendre une telle responsabilité. Du coup, j’ai un peu peur de rester en marge, de louper le coche de la reprise ! »
- « Je travaille en B to B et B to C : beaucoup d’incertitudes dans les deux cas. Comment les particuliers vont orienter leur vie et leurs dépenses dans les mois à venir ; quelle va être la santé financières des entreprises avec lesquelles je peux travailler (biographie d’entreprise) et comment vont-elles réorienter leurs budgets ? Le secteur de l’édition va-t-il surmonter cette crise (correction) = en 2008, le recrutement des correcteurs free lance a été considérablement diminué. »
- « Le plus compliqué reste de gérer les reports de date, sans savoir vraiment quand nous serons libéré-es de la peur du virus. Par exemple, j’ai 3 mariages de cet été qui ont été reportés le même jour début septembre, et ce n’est pas certain qu’ils puissent de toutes façons avoir lieu début septembre, il est donc très compliqué de prendre des décisions à l’heure actuelle je trouve. »
- « J’ai encore beaucoup de choses à faire pour m’adapter à la situation. J’ai encore du mal à évaluer comment la situation va évoluer. »
- « Je fournis du matériel à des créatrices. Mon activité dépend du bien-être de la leur. Je vais devoir m’adapter mais je ne sais pas vraiment à quelle situation. »
- » Évacuer le stress est mon point essentiel du moment. »
Malgré tout, vous êtes également motivée pour faire évoluer votre activité et la rendre plus résiliente aux moments de crise:
- « Ma priorité: réaliser des ventes pour faire rentrer du chiffre d’affaire dans un avenir assez proche, c’est un peu mon obsession du moment. Notamment pour réaliser un chiffre d’affaire correct qui pourra devenir une référence au cas où l’année prochaine on repasse à nouveau 2 mois en confinement ! Création d’entreprise et chiffre d’affaire proche de 0 = pas d’aide… »
- « Je m’interroge sur l’aspect distanciel des projets à venir et comment les anticiper si ils se généralisent (formations et perfectionnement des outils de visio envisagés) ».
- « La distanciation sociale est complexe pour les retouches… donc à voir comment je peux passer le pas, pour le moment arrêt de cette activité ».
- « Repositionnement de l’activité avec un mixte présence/distance »
- « Je me demande comment être encore plus présente en ligne sur le web car clairement, il ne faut pas se faire des idées mais on ne reverra personne dans les salons avant 1 an ! »
- « Je pense qu’il est essentiel pour moi de proposer plus de choses en ligne autant pour mon activité de maquilleuse que la vente de mes accessoires. J’y pense depuis fort longtemps, là c’est le déclic ! »
Le troisième point important qui ressort de vos réponses, c’est l’accent que vous avez décidé de mettre sur votre communication:
- « Je suis plutôt sereine. J’ai eu besoin de refaire le point sur mes objectifs, qui étaient devenus inatteignables. Je me suis pas mal interrogée sur « comment faire croître ma notoriété ? » en l’absence de salon et autres événements. J’ai trouvé quelques réponses mais la question reste ouverte ! »
- « Je t’avoue que je suis en mode Walkyrie la tête dans le guidon mais mon point faible reste la communication (j’ai relu d’ailleurs les supports de votre formation Devenir pro online que j’avais suivie quand j’ai démarré) ».
- « Se faire connaître sur le net (boutique ou réseaux) me semble compliqué en ce moment »…
- « Je vais essayer de nouer des partenariats pour relancer mon activité. »
- « Suivre ta formation « repense ta stratégie de marque » … bien sûr !! »
- « Ma priorité est le lancement de ma boutique en ligne. Le confinement m’a permis de mettre en place des plannings éditoriaux pour mes réseaux sociaux, je dois garder le cap. C’est un moment particulier à vivre. J’ai trouvé difficile de sortir du lot dans ce flux permanent de newsletter et autres bonnes idées pour « bien vivre le confinement ». »
- « Étant artiste, je trouve difficile de me faire une place sur les réseaux sociaux comme sur la scène « locale ». Et le fait de payer pour des créations / services reste encore assez peu évident pour beaucoup de gens, j’essaie donc de me battre pour faire reconnaître le travail créatif. »
- Par ailleurs, pour mettre en œuvre mes nouvelles idées d’activités, j’aurais besoin d’investir dans du matériel. Or je ne sais pas comment les financer, c’est un peu le serpent qui se mord la queue ! Ma motivation générale et la confiance en mon projet restent intactes, mais les moyens à mettre en œuvre sont beaucoup plus obscurs qu’avant. J’aimerais être accompagnée pour prendre les bonnes décisions, car j’ai plus de mal qu’avant à me lancer et à « faire tout toute seule ». »
Et enfin, vous avez pris conscience pendant ce confinement, que l’isolement de l’entrepreneuse était un vrai fléau et vous en ressortez avec le besoin de vous sentir soutenues, épaulées, accompagnées.
- » Je m’interroge sur le fait ou non de la pertinence de ma création d’activité (notamment au regard de ma cible). Va-t-elle avoir besoin de mes services? (grosse angoisse) En terme de besoin, le confinement a confirmé mon besoin d’être accompagnée et coachée pour faire avancer le schmilblik ! J’ai de la ressource mais j’ai besoin d’être drivé malgré tout. »
- « J’ai des interrogations : vais-je arriver à surfer sur cette vague que m’a apporté la confection de masques ? J’ai des besoins : soutien / aide pour ma communication et arriver à vendre mes créations ».
- « Quand je vois le comportement des gens dehors, j’ai peur d’un nouveau confinement. Le confinement m’a fait réfléchir et prendre conscience de ce que je souhaite vraiment et que je vais devoir me battre pour y arriver. Depuis avril 2019, je suis dans une coopérative et ça été une erreur: c’est juste une structure et une participation financière mais rien d’autre. Je cherche une personne ou un organisme pour m’aider à revoir mon projet afin de ne pas à nouveau perdre 1 an. »
- « J’ai besoin de trouver de l’aide et de déléguer ce que je n’arrive pas à faire. Mais je n’arrive pas à me lancer et gérer cette transition financièrement ».
- ‘J’ai réalisé, même si je le savais déjà un peu, que j’ai besoin d’aide pour la partie communication de ma marque. Je n’ai pas encore pris le temps depuis la reprise du 11 mai, mais j’aimerai sous-traiter cette partie. Je n’ai aucune idée des tarifs, et de comment les choses se font et se négocient mais clairement c’est sur ce point que je dois m’améliorer. »
- « Pour m’aider dans ma prospection, j’ai démarré cette semaine un accompagnement au développement commercial. J’ai aussi en projet de sortir enfin mon site internet sur juin ».
- « Au programme: revoir mes tarifs sérieusement, peut-être me faire aider pour ça et sur la communication et la comptabilité ».
- « Je me suis sentie isolée pendant cette crise. Il n’y a pas de communauté pour mon activité (comme pour les coiffeurs ou les fleuristes par ex.) et c’est dommage de ne pas pouvoir échanger sur les interrogations ou les doutes qu’on peut avoir. Dans les besoins, cette crise m’a montrée que je devais déléguer certaines tâches. Je vais rechercher un comptable pour mieux gérer cet aspect de mon entreprise. J’ai vu que certains assureurs prenaient cette crise dans le cadre de la « perte d’exploitation ». Le mien non. Est-ce qu’on peut se battre ou il n’y a rien à faire? »
Pour conclure cette série de longs articles, je tiens d’une part à vous remercier pour avoir pris part à cette enquête et avoir partagé avec moi vos ressentis.
Ces dernières réponses me confortent dans l’approche que je vous propose depuis maintenant 10 ans pour vous soutenir dans la création et le développement de vos entreprises. Je suis convaincue, en effet, que le meilleur moyen de s’épanouir dans son business est de savoir s’entourer, demander de l’aide, bénéficier de regards et de compétences extérieurs.
Depuis 10 ans, donc, je développe, seule et avec d’autres, des outils et des prestations, online ou en présentiel, gratuits ou payants, pour vous accompagner au mieux dans votre aventure entrepreneuriale.
Pour celles qui me découvriraient à l’occasion de cette enquête, j’en profite pour les récapituler:
- Accompagnements individuels à votre stratégie de marque (en région lyonnaise ou à distance)
- Accompagnement de groupe à distance (Re)pense ta stratégie de marque
- Ateliers et rencontres pour entrepreneuses lyonnaises
- Forum d’échange Slack pour entrepreneuses
- Newsletter et ressources pour entrepreneuses
- Communauté et formations online pour Entrepreneuses créatives
N’hésitez pas, par ailleurs, à me partager en ressenti vos impressions sur les résultats de cette enquête, et à la faire découvrir aux entrepreneuses que vous connaissez !